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Un colloque imaginaire sur l’irrationalité Algérienne à la coupole : Albert Einstein, Isaac Newton, Archimède de Syracuse, Gregor Mendel, Ibn Khaldoun et Jabir Ibn Hayene y participent.

Sur invitation imaginaire des riverains rationnels, un conciliabule à huit clos aurait été organisé à la coupole de Sidi-Bel-Abbès, sous le haut patronage du père de l’humanité son excellence Adam, et auquel avait l’amabilité d’y prendre part la crème de sa descendance à savoir : Albert Einstein, Isaac Newton, Archimède de Syracuse, Gregor Mendel, Ibn Khaldoun et Jabir Ibn Hayene, est ce afin de débattre de la complexe équation à plusieurs inconnues du cas Algérie, en sachant que d’autres éminents savants auraient décliné l’offre sous prétexte que la ville de Sidi-Bel-Abbès aurait perdu son qualificatif de ville civilisée où les belles demoiselles faisaient la randonnée le long des boulevards à vélo.

 

L’entame de ce huit clos aurait été fait avec l’intervention très attendue d’Ibn Khaldoun, qui très affecté, lança un soupir qui en dit long, contempla ses compères et aurait dit, « Mes chers amis, je pense qu’avant de venir ici, vous avez eu l’opportunité de visiter la ville et ses cités, vous avez eu également l’occasion de constater par vous-mêmes le comportement de certains de ses habitants, comme vous avez eu de facto à vous entretenir avec ses gérants, ceci dit il va falloir que je revois ma copie en ce qui concerne mon postulat de la sociabilité innée de l’Homme ».

 

Justement mon cher ami, s’exclama Einstein, moi aussi je suis dans le même pétrin que vous, figurez-vous que lorsque j’ai annoncé ma loi concernant la relativité, je n’ai jamais dit que mes équations sont applicables et vérifiables pour la richesse, dans ce pays le passage de la pauvreté à l’état d’aisance extrême se fait à la vitesse de la lumière, je ne crois pas mes yeux, j’ai envie de faire un voyage dans le temps pour insérer en post-scriptum que l’état d’Algérie n’est pas concerné par mes lois.

 

C’est alors qu’Isaac Newton demande à prendre la parole pour exprimer sa colère, « ne vous énervez point chers collègues, je compatis à votre chagrin, mais que dire de ma loi de gravité, ma pomme doit tomber du sommet vers la base or il se trouve que dans ce bled c’est plutôt l’inverse qui est vrai, alors j’ai décidé de refaire mes calculs pour savoir pourquoi cette force gravitationnelle s’est inversée ici ».

 

Bravo, s’écria Mendel, je vous tiendrai compagnie durant cette épreuve, moi aussi je dois revoir ma copie, aucune de mes trois lois d’hérédité ne s’est avérée juste en Algérie, comment peut-on imaginer un instant que le croisement entre une race pauvre avec une race riche allait produire du 100 % de riche, je n’ai jamais dit ni écrit ca dans mes thèses, hurla-il en tenant sa tête entre les deux mains.

 

A ce moment, Archimède de Syracuse se leva de sa chaise, fait le tour de la table et tapa à l’épaule de Mendel pour le consoler, puis avec une voix rauque et un esprit perplexe il dira : « à vous entendre tous, mes chers amis, je conclus que vos griefs sont aussi les miens, savez-vous Messieurs que j’ai eu vent que ma poussée que j’ai mis énormément de temps pour la calculer et l’expliquer n’est plus à la mode ici ? On m’a fait savoir que le poids d’un Homme même inferieur au poids de sa richesse ne flotte plus, bien au contraire il plonge dans la fortune sauvage, mais qu’est ce que c’est que ces nouvelles lois de flottabilité anarchiques et irrationnelles ? Je ne vous cache pas, je suis hors de moi »

 

Puis un silence s’ensuit comme si chacun se doutait de lui-même, abattus, personne n’a osé dire l’amère vérité jusque-là soupçonnée, c’est alors qu’Ibn Khaldoun brisa le silence en demandant au parterre de savants « alors qu’allons nous faire ? On ne va pas rester éternellement les mains croisées à attendre les calculs nous tomber du ciel ? »

 

Bien sur que non, s’exclama une voix du fond de la salle, moi Jaber Ibn Hayene, maître des calculs et des chiffres m’avez-vous sollicité ? Depuis tout à l’heure je vous écoute parler de loi, de calcul et de mesure mais enfin, sommes-nous réellement au pays de telles vertus ? Il faut être fou pour le croire, aucun chiffre n’est ni à sa place ni a sa réelle valeur, les lois se font selon les humeurs, les calculs selon les volontés et les chiffres selon l’optique, c’est l’exemple du chiffre 6 qui pour des raisons de boulimie se lit 9 en retournant le chiffre de haut vers le bas, autrement dit, tous vos calculs se verront biaisés par des manœuvres machiavéliques sous ce ciel trop étoilé, il me semble qu’il est temps de retourner à nos tombes et laisser le monde des vivants à ses vampires.

 

Sur cette note de désespoir, les savants ont compris que les dés sont pipés d’avance, la rationalité est absente, c’est pourquoi fallait-il effacer tout et recommencer à zéro ? Ou opter tout simplement pour un aller sans retour dans un monde où chacun est logé dans sa juste tombe ? Le défi est titanesque et le mal est profondément enraciné, autant choisir la seconde solution.

 

Fouad.H

                          

 

 

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