Au moment où l’on évoque tous azimuts des investissements colossaux en matière de protection de l’environnement tel les centres d’enfouissement techniques, les stations d’épuration créés pour lutter contre les points noires des déchets ménagers, les décharges sauvages et le déversement anarchique des eaux usées dans des points d’eau, certains sites forestiers et autres zones classées humides sont menacés par une catastrophe écologique qui ne dit pas son nom et qui est passée sous silence par une complicité passive généralisée.
Le barrage «Sarno» situé dans la commune de Sidi Hama douche est un exemple édifiant d’une agression entamée au grand jour contre la nature et dont les auteurs courent en toute impunité en dépit des alertes des militants de la protection de la nature. Les déchets des abattoirs de poulets, des laboratoires et des cabinets médicaux privés, des manufactures et autres entreprises sont jetés dans des coins reculés du côté du village « Dlahim » qui offrent une discrétion parfaite à ces fossoyeurs des équilibres écologiques. Manifestement, la situation dure depuis longtemps du fait que le poisson d’eau douce qui attirait les férus de la pêche à la ligne se raréfie. La petite forêt qui longe les rives du lac et qui a été il y a quelques années timidement aménagée pour attirer les familles en quête de villégiature, offre un paysage désolant voir scandaleux à certains endroits. Et pour mieux assurer une mort certaine de toute la faune et la flore dans ce site on déverse des eaux usées à ciel ouvert sans la moindre protection ni traitement. L’inexistence d’une station d’épuration pour traiter les eaux usées des villages avoisinants est un facteur déterminant d’une catastrophe écologique déjà entamée. Le réseau d’assainissement qui autrefois était contrôlé est en état de dégradation avancé avec des canalisations détériorées et des bouches d’égout sans couvercles. Un réseau d’assainissement qui déverse du poison directement dans le barrage qui alimente une grande partie de Sidi Bel-Abbès et des villages de l’est de la wilaya. La menace persistante qui guette le barrage Sarno interpelle les consciences et exige une action concrète des associations et des décideurs à tous les niveaux pour tenter de sauver ce qui reste à sauver.
M.T