1). Le territoire où fut fondée la ville.
La ville de Sidi Bel Abbes s’élève sur la rive droite de l’oued-Mékerra, à peu près au centre de la vallée parcourue par cette rivière et à un point dont l’altitude moyenne est de 470 mètres au dessus du niveau de la mer. La ville porte le nom d’un marabout dont la kouba est située sur les coteaux de la rive gauche.
La vallée de la Mékerra est formée par la grande dépression qui existe entre le massif montagneux du Tessala et celui qui renferme les monts de Daya.
La chaine peu étendue du Tessala court du sud-ouest au nord-est et constitue une forte ride commandée à ses deux extrémités par les pics du Tessala et de Tafraoui , ayant respectivement 1063 mètres et 726 mètres d’altitude. L’autre massif est situé plus au sud et tous les deux ont des versants escarpés vers le nord et en pente douce vers le sud.
L’oued Mékerra coule dans le grand thalweg formé par les dépréssions montagneuses dont il vient d’être parlé. Il prend sa source au sud de Ras-el-Mâ, sur une des premières terrasses qui, des hauts-plateaux, descendent vers le tell. Sur son dernier parcours, il devient l’oued-Sig et se jette dans la Méditerranéen au point où se trouvent les marécages de la Macta.
Le lit de la Mékerra est, en certains endroits, établi sur des terres perméables qui laissent filtrer l’eau. Il se constitue ainsi, et au moyen des pluies, de grandes nappes souterraines qui s’écoulent parfois les unes dans les autres et atteignent la mer par des déversoirs relevant, fort probablement, du même régime orographique que celui de la vallée.
L’une de ces nappes règne dans le sous-sol de l’emplacement de la ville. Dans les années 1830, l’eau remontait, sur certains points, jusqu’à la surface ; sur d’autres, elle était à une profondeur variant de un mètre cinquante à dix mètres.
L’analyse chimique pratiquée simultanément sur l’eau et sur les terres, a permis d’établir une relation entre les nappes de chanzy et de Sidi Bel Abbes. Toutefois, il existerait une deuxième nappe sous la première qui, elle, n’aurait aucune parenté avec l’eau de chanzy.
Une étude géologique a été faite par le génie militaire et par le service des Mines vers l’année 1852.
L’emplacement que devait occuper la ville et les environs immédiats formait une zone marécageuse le long de la Mékerra et sur une longueur approximative de cinq kilomètres.
Dans le principe, la région était infestée de bêtes sauvages. Les hyènes, les renards, les chacals, les sangliers, et les gazelles y abondaient. Les grands fauves tenaient une place respectable dans ce concert d’animaux, et parmi eux, les panthères et les lions. Ces derniers, gênés sans doute par le va-et-vient des armées en campagne, disparaissent très rapidement.
Les premiers colons eurent peu d’occasion de voir des lions, mais ils connurent des chasseurs qui avaient eu à se mesurer avec ces terribles carnassiers .Un natif du Tessala, nommé Ben-chénoun, montrait sa poitrine labourée de cicatrices faites pat un lion, à une époque antérieure à l’établissement des français dans la région. Il existe d’autres épisodes que je tacherai de les raconter plus tard.
2). Les peuples qui ont dominé la région avant l’arrivée des français).
Pendant des siècles, l’Afrique a été un champ d’émigration ou d’envasions pour les peuples de l’Asie et e l’Europe. Je vais tout de même évoquer le souvenir de ceux qui ont laisser des traces dans la région de sidi bel abbes.
LES BERBERES
Le peuple Berbère est le plus ancien de l’Afrique, aussi est-on convenu de le considérer comme autochtone. En réalité, il a dû, à l’instar de la plupart des conquérants qui vinrent l’inquiéter dans la suite, déborder, à son heure, des grandes réserves d’hommes de l’Asie.
Les romains avaient divisé les Berbères en plusieurs catégories. Les tribus cantonnées dans le Tell reçurent le nom de Maures. C’est parmi ces Maures qu’il faut chercher les premiers habitants du territoire de Sidi Bel Abbes.On les représente comme ayant des mœurs sédentaires, et comme adonnés eu jardinage et à la culture des céréales .Les cours d’eau paraissent les avoir attirés, et il est a peu près certain que les riches alluvions avoisinant la Mekerra furent mis en valeur par eux et qu’ils organisèrent des arrosages méthodiques.
4un autre côté le géographq arabe El-Idrissi signale l’existence au douzième siècle de notre ère, d’une grande ville berbère non loin de la montagne du Tessala.Cetta cité devrait être déjà ancienne à l’époque ou le géographe d’en est occupé. Il est probable qu’un gouvernement installé dans cette agglomération dominait, de là, tous les cultivateurs des alentours.
LES ROMAINS
Les Phéniciens et les Carthaginois eurent des comptoirs sur la côte et se bornèrent à faire du commerce avec les tribus de l’intérieur. Il n’en fut pas de même des Romains dont la puissance colonisatrice s’exerça sur l’Afrique pendant plus de 400 ans. Ils pénètrent profondément dans la pays.
Il n’existe aucune ruine romaine sur l’emplacement occupé par la ville de Sidi Bel Abbes et dans ses abords. Le fort le plus voisin de Sidi Bel Abbes était installé sur la montagne du Tessala.
Des archéologues ont cru pendant longtemps reconnaitre dans les ruines du Tessala la cité d’Astacilis mentionnée par Plotémée.Ce géographe en a donné la position par rapport à Timici. Or tant que fut attribué le nom de Timici à Ain-Témouchent, le Tessala répondit très bien à l’hypothèse formulée à son sujet.Mais a la suite de nouvelles découvertes, Ain-Témouchent est devenu Albulae et Astacilis a partagé le sort se son point de repère en restant sans affectation. Toutefois, quelques auteurs estiment que le Tessala pourrait bien être la station Ad Dracones de l’itinéraires d’antonin.
Voici, au sujet des ruines romaines du Tessala, une étude qui a été publiée en 1857 dan la Revue Africaine et qui est due à un archéologue très compétent qui signe «capitaine X »
3Il semble que les Romains n’ont jamais habité le Tessala que dans un but purement militaire.-Ain-Zertita,Ain-Beny-El-Soultan, et deux autres pitons couverts aussi de ruines antiques.sont des points dominants di massif d’où l’œil peut planer à son aise sur le vaste horizon.Dans la partie basse de la montagne, au contraire, il n’apparait aucune trace romaine et il faut aller les chercher aux sommets, dans ces masses rocheuses où le chêne vert peut à peine développer quelques rameaux rabougris.
« Et même, au point de vue militaire, les cimes du Tessala n’ont pu avoir d’importance que comme poste d’observation ou simples vigiles. Ain-Zertita, Ain-Bent-El-Soltan, ont l’air d’avoir été autant des vedettes chargées de surveiller la plaine….à Suivre
Mohamed Boudjakdji