Musique : le maître de la chanson châabi Boudjemâa El Ankis est décédé mercredi soir à l’âge de 88 ans
Le maître de la chanson châabi, Boudjemâa El Ankis, auteur, compositeur et interprète, est décédé mercredi en fin de soirée à l’hôpital Ain Nâadja à Alger des suites d’une maladie, à l’âge de 88 ans, rapporte l’APS qui cite ses proches.
Né le 17 juin 1927 à la Casbah d’Alger, au sein d’une famille originaire d’Azeffoun (wilaya de Tizi Ouzou),Boudjemâa Mohamed de son vrai nom, s’est produit pour la première fois en public à l’occasion d’un mariage en 1942 après avoir longtemps pratiqué la musique (la mandoline et la guitare) auprès d’artistes tel que Saïd El Meddah et Ahmed Serri qu’il avait côtoyé sur son lieu de travail à la cour d’Alger.
Dans une troupe créée en 1945, Boudjemâa évolue entre le cardinal, El Hadj Mhamed El Anka, et Hadj Mrizek, les deux monstres sacrés de la chanson châabi de l’époque, avant de commencer à travailler sur des arrangements personnels au début des années 1950 époque à laquelle le jeune chanteur commençait à s’intéresser à la chansonnette.
Après une parenthèse de dix ans, Boudjemâa El Ankis, arrêté et torturé à deux reprises lors de la guerre de libération nationale, revient sur la scène musicale après sa sortie de prison avec « Djana El Intissar » évoquant les manifestations du 11 décembre 1961.
En 1963, au lendemain de l’indépendance, le célèbre auteur Mahboub Bati le propulse au devant de la scène avec des chansonnettes tels que « Ah Ya Ntya », « Rah El Gahli Rah » ou encore « Tchaourou Aalya » qui lui confirmeront son titre d’ « El Ankis », diminutif d’El Anka et qui inspirera par la suite el Hachemi Guerouabi ou Amer Ezzahi.
Laissant derrière lui un répertoire riche de plus de 300 chansons, le défunt sera inhumé ce jeudi au cimetière d’El Kettar à Alger.
APS