Maâmar Aoued , le poète de la sagesse universel…
Rue Mamelon, un jour de juin 1943, au cœur de la plus sanglante guerre, au quartier des autochtones vient au monde un nouveau venu sur terre , son nom Maamar Aoued .
Comme tous les enfants colonisés, il connaîtra la condition ingrate d’être l’indigène pourtant la nature de l’enfance ne pense qu’ s’amuser, jouir de la liberté absolu propre à cet âge , ne prenant pas encore conscience de ce qui passait autour de lui-même s’il observait partout des soldats français en armes, la séparation de deux populations l’une européenne qui profite du soleil , de la terre et des richesses d’un pays qui n’est pas pas le leur , l’autre confinée dans des ghettos , pareil à des réserves indiennes des Etats Unis . c’est à l’école que le petit Maamar découvre peu à peu les différences, et à l’exemple de Omar de la grande maison, à dix les prémisses du 1er novembre traverse le territoire, et lui comme tout le reste sent qu’un vent terrible e prépare. il fréquente l’école Eugene Etienne et là il constate que les choses s’assombrissent, les uns et les autres ne se regardent plus comme avant …
Dans un de ses poèmes, il en parle en métaphore voici quelques extraits «
Morne tristesse venu d’un espace lointain
Pour élire refuge en ma frêle existence
Indésirable comtesse aux gouts souverains
Amoureuse constante en toutes circonstances
Comme une ombre tu m’attends chaque matin
Pour m’entrainer sous ton voile royale de satin
M’introduit dans ton monde inhumain
Mystérieux aux sombres lendemains. »
Cette métaphore s’adresse à madame la France coloniale qui se réveilla le 1er Novembre à minuit pour comprendre qu’elle « doit dégager » de L’Algérie indépendante, ses enfants la réclament, sa terre aussi.C’est aussi un appel universel pour dire que les hommes naissent libres et Maamar Aoued le hurle à la face du monde le crime contre l’humanité commis par la Patrie des droits de l’homme qui aura à se repentir pour l’éternité.
Un passage du poème est cinglant : «
Dans tout mal tu tien le palmarès
Ton œuvre exacerbe toute souffrance
Tu prends un malin plaisir sadique avec ivresse
En ce bas monde déchiré livré a ta puissance.. »
Désormais il n’a de cesse de revendiquer un pays libre , une vie de dignité , une fraternité de tous les instant , il découvre qu’entre les êtres humains existe ce lien nécessaire pour instaurer ce règne de la justice et du droit . quand l’indépendance arrive , il sort à peine de l’enfance , un adolescent devant un destin nouveau , des rêves de lendemains qui , le poète voit loin , il guette les signes il averti , le voilà ce passage tout en beauté , sagesse profonde :
Dieu nous a gratifie d’un don l’intelligence
Puis nous a donné la science par excellence
Pour apprendre a faire la différence
Entre le bien, le mal et l’indifférence
Certains humains se nourrissent de vanité et d’aisance
D’autre végètent dans le besoin et la mal chance
Ne vivent que d’errance en errance
Pour chercher dans le monde leur maigre pitance
Cette terre que dieu créa si pure
Fut souillé par les péchés de l’homme
Tout pollue, pille conquis même l’azur
Et la nature même est atteinte de ce syndrome.
Hier er encore
Tu étais grand et fort
Richissime tu roulais sur l’or
Héritier d’un fabuleux trésor
Tu règne en maitre comme un lord.
Tu vie dans des décors splendide
Avec un cœur vil et sordide
Tu te baigne de soleil et de parfum de roses
Dans la sérénité entoure de belles choses
Dans le faste dépassant la mesure
Et dans tes plus belles parures
Tu ordonnais de ta voix rauque et dure
A tes serviteurs venus des mesures
Habille de blanc pour la circonstance
Pour donner plus de vie et de gout à la romance
Tu veille à garder tes distances à outrance
Faces a ces gueux (qui t’inspirent que dégout et répugnance).
Le poème « mea culpa », véritable requiem poétique s’adresse en hommage aux hommes pareil au testament d’un Villon dans sa ballade des pendus ; »
Avant que la mort menaçante nous réclame
Pour exécuter la terrible mais légitime sentence
Celle de séparer le corps de l’âme
Et mettre fin a notre courte existence
La dépouille dans un linceul descend vers la tombe
L’âme pure voltige vers le ciel fier comme une colombe
Nous allons dans un monde qui diffère de notre globe
Dans une autre ère vers une nouvelle aube
Dans un monde d’outre tombe
Et toi noble conscience tu es la plus sage
Guide –nous dans la droiture dans les sentiers sinueux
Et préserve – nous des méfaits et de ravages
Eclaire-nous sur la vérité et ces photons lumineux
Sans distinction de couleurs ou d’âge !
Détourne –nous de la haine l’ignominie et la perfidie
Apprend nous a tisser l’inachevé de nos sages
Dans l’unicité se trouve la parfaite harmonie
Aujourd’hui consacrons nous à la repentance
C’est la seule voie qui sauvera –le moi
Par ce que mon âme, je te prends pour référence
Et crois moi je suis fier de toi.
Maâmar Aoued écrit toujours, et toujours nous éclaire de sa vision lumineuse, à nous d’écouter cette voix modeste mais une grande âme fraternelle.Merci notre cher poète Belabésien.
Par Ahmed Mehaoudi.