L’hécatombe écologique continue à Sidi-Bel-Abbès : de nouveaux caroubiers abattus à « trig el Kharoub ».
Durant la matinée du jeudi 17 Juillet 2014, l’avenue Abane Ramdane, connue sous le nom de « trig el Kharoub », a connu une autre opération d’abattage d’arbres nobles de type caroubier, adultes, de plusieurs dizaines d’années d’âge, l’opérateur chargé de cette besogne qualifiée d’insensée et de contre-nature, semble obéir à un ordre de service « ODS » émanant de l’entreprise retenue pour la réalisation du Tramway de Sidi-Bel-Abbès et (pour le moment) de la déviation des réseaux.
Ce sont finalement 7 caroubiers qui ont été abattus dans l’impunité la plus totale au niveau de l’intersection proche de la maternité, en dépit d’une opposition pacifique de la société civile et des associations environnementales présentes sur le lieu du délit, cette fuite en avant du soumissionnaire retenu pour le massacre du patrimoine écologique de la ville semble répondre à des connivences sourdines de certains services et certaines administrations, sous prétexte que le projet de la réalisation du tramway est une évidence car d’utilité publique, or, personne ne s’est opposé à la réalisation de ce projet structurant mais bien aux dégâts collatéraux que cause la gestion de sa réalisation, cette même entreprise étrangère n’aurait jamais osé faire un tel massacre sous le ciel de la Turquie ou celui du Maroc, alors pourquoi avoir retenu une entreprise qui n’a ni la qualification nécessaire et encore moins les moyens matériels adéquats pour réussir les transplantations d’arbres en période de repos biologique ?
Aujourd’hui on assiste avec tristesse à la destruction du patrimoine écologique de la ville, abattre un arbre noble n’est plus un délit mais plutôt un crime, un crime aux yeux de notre religion, du cadre de vie du citoyen, de l’environnement et de l’avenir des futures générations, le premier magistrat de la ville à qui revient le droit au nom de ses élus d’opposer son véto pour un tel massacre et de traduire les instigateurs de ce crime devant la justice, semble dépassé et absent de la scène de sa ville…quant aux autres institutions pouvant palier aux insuffisances d’une municipalité en totale déconfiture, elles se jettent la balle, en tentant, tantôt à minimiser les faits dévastateurs d’un tel acte sur l’écosystème en général, tantôt à émettre des signes d’impuissance assortis de larmes de crocodiles.
Ce sont au total quelques 50 arbres qui furent jusque-là arrachés comme de vulgaires herbes sauvages, le long du trajet de plus de 17 km qui sera celui du futur Tramway de Sidi-Bel-Abbès, et ils ne peuvent que l’être car tripoter un arbre en cette période de montée de sève est synonyme d’intentions malsaines, l’ironie de l’histoire serait l’absence totale de la conservation des foret sur le terrain, cette conservation qui reste le maillon faible de la chaine est aujourd’hui pointée du doigt par les habitants de la ville et pour cause, comment une conservation des forets sensée protéger le patrimoine de la ville ose-t-elle donner son aval pour abattre de jeunes caroubiers alors que dans les clauses du cahier des charges la mention « transplantation » est écrite noir sur blanc ? Et enfin où est passée la commission municipale chargée de l’environnement ? Beaucoup de questions restent sans réponse au moment où le crime écologique continue à saigner à blanc la ville et ses boulevards.
L’opération de transplantation, selon des indiscrétions du coté turc, couterait pour un arbre adulte la somme approximative de 70.000 DA soit 7 millions de centimes (alors que le caroubier de 30 ans d’âge n’a pas de prix car il est inexistant sur le marché), autrement dit, pour le prix de 100 arbres, on aurait pu penser intelligemment d’octroyer le matériel nécessaire à la transplantation et préserver ainsi la vie à un nombre important des 3050 arbres qui sont actuellement dans la ligne de mire de gens à la gâchette facile. C’est pourquoi la société civile se pose aujourd’hui la pertinente question de savoir qui se cache derrière cette opération d’abattage d’arbres à outrance et à grande échelle ?
Il faut dire que cette opération d’abattage et d’arrachage des troncs d’arbres nobles qui ont mis tant d’années pour pousser et devenir adules grâce aux efforts des riverains, suscite l’indignation des citoyens et celui des associations qui ne comptent pas baisser les bras pour mener ce dur combat en sensibilisant la population et attirer l’attention des premiers responsables de la ville sur la nécessité de faire participer la société civile et les associations actives pour solutionner cette catastrophe écologique et trouver les moyens judicieux pour sauver un maximum d’arbres comme l’ont promis aussi bien l’ex ministre des transports Mr Amar Tou et l’actuel premier responsable de la société turque chargée de la réalisation du Tramway de Sidi-Bel-Abbès.
Affaire à suivre…
Fouad. H