Lors d’un conseil interministériel tenu le mardi 30 octobre, d’importantes décisions relatives au secteur de la santé et du médicament ont été prises afin de mettre de l’ordre, pallier aux insuffisances ayant provoqué des pénuries de certains produits médicamenteux essentiels, mais surtout (et c’est une première) autoriser la vente des médicaments dans leur forme sèche dans les pharmacies et garantir leur remboursement.
La lutte contre le cancer est donc lancée, engageant les pouvoirs publics à en faire une priorité, c’est ce qui a été décidé lors du dernier conseil interministériel présidé par le chef du gouvernement Abdelmalek Sellal.
Désormais, tous les produits médicamenteux anticancéreux sous la forme sèche seront disponibles en pharmacie, autorisés à la vente libre mais, la nouveauté consiste en l’engagement de la sécurité sociale de les faire rembourser, notons que selon les propos de Monsieur Chérif Dellih, directeur général de la pharmacie centrale des hôpitaux, le prix de ces médicaments oscille entre 1000 DA et 5000 à 7000 DA pour les plus récents dits de dernière génération.
La pathologie néoplasique est en nette progression en Algerie, due vraisemblablement à beaucoup de facteurs tels l’hérédité, l’alimentation, le stress …etc., et par voie de conséquence la facture est en train d’augmenter mais aussi à cause surtout des traitements préconisés aux patients qui seraient issus de la dernière génération, des produits de haute technologie, et qui sont extrêmement chers.
Il ajoutera dans sa lancée qu’une partie (50%) du budget des hôpitaux sera affectée à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour sécuriser et garantir l’approvisionnement en produits stratégiques tels les anesthésiques, solutés massifs, fil chirurgical …etc., lesquels par leur indisponibilité risqueraient de paralyser et d’arrêter toutes les activités médicales et à tous les niveaux.
L’autre nouveauté serait que, désormais, les hôpitaux peuvent s’approvisionner auprès de la PCH par le gré à gré comme ils peuvent le faire auprès des importateurs privés.
Signalons par la même occasion que suite à cette réunion interministérielle, le programme et la liste des produits pharmaceutiques à importer pour l’exercice 2013 ont été officiellement arrêtés et attribués aux acteurs activant dans ce secteur et dont les documents sont en règle vis-à-vis de la loi.
De même qu’une décision est prise pour la création d’un centre d’équipements lourds, qui sera chargé de l’achat, de la mise en place et de la mise en fonctionnement de ces appareils destinés aux cancéreux afin de pallier à des situations scandaleuses où cette frange de la société, déjà en état de détresse majeure se voit ordonnée de s’inscrire dans des listes d’attente aussi bien pour les cures de chimiothérapie que des séances de radiothérapie.
Faut-il le rappeler à toute fin utile, que la facture de l’importation des médicaments depuis janvier 2012 à ce jour est de 1.67 milliard de dollars, et peut facilement atteindre les deux milliards de dollars d’ici la fin de décembre, un marché juteux pour lequel il semblerait qu’un certain monopole y soit attelé.
Fouad.H