Les samedis philosophiques de Abdelmadjid Belmazouar à la galerie Tad’art d’Oran… par Ahmed Mehaoudi.

Notre époque a besoin de se ressourcer à la sagesse des anciens, celle des temps antiques, à la mythologie grecque, à la pensée musulmane et à la pensée universelle. Des questionnements d’aujourd’hui ont à la source des réponses de ces temps-là qu’on dit révolus, il suffit de les revisiter pour se rendre compte de leur actualité brûlante…Pour cela, grâce à la fougue d’un jeune passionné de philosophie, de littérature et de cinéma, Abdelmadjid Belmezouar  , natif de Bel Abbes  , s’est retrouvé à Oran et a  créé depuis un mois un espace pour la circonstance qu’il a intitulé «Les samedis de la  philosophie »  à la galerie d’art «Tadr’Art»   où, en quelques semaines, l’on constate à quel point l’on est éloigné de la réflexion philosophique non comme  spécialité mais simplement comme acte de penser en société… Ainsi Abdelmadjid, ayant concocté un programme à long terme reposant sur la découverte de grands penseurs universels, nous propose de débattre sur la pensée de chacun jusqu’à nos jours  …Belles soirées en perspective! Il est évident  que ce voyage initiatique a commencé par l’immense Socrate le plus contemporain, le plus moderne des philosophes, qui nous interpelle car n’est-elle pas de lui cette citation «Connais-toi toi-même ».

Nous voilà déjà à la troisième rencontre après celle sur Platon et celle de semaine consacrée à Aristote, une véritable encyclopédie sous le thème « Introduction à la philosophie réaliste » qui  par son érudition de génie a pu nous transmettre des notions de bases dans tous les domaines lui qui prônait la sagesse du juste milieu, lui qui distinguait dans  son œuvre majeure « Economiques »  à titre d’exemple que l’argent est un moyen pour échanger des valeurs courantes  afin  de satisfaire la vie et alors que la chrématistique  consiste par contre à accumuler la richesse comme fin en soi, comme si celle-ci en elle-même pouvait épanouir l’être humain. Débat immédiat et de l’instant…

Lors des interventions, l’on a pu constater que chacun des participants, la plupart  étudiants et artistes, a eu du mal à entretenir le dialogue tant il y a un manque flagrant  d’intérêt à la lecture et à la réflexion démontrant en cela  que la philosophie certes enseignée en tant que discipline, n’a aucun impact dans l’opinion générale ni même vulgarisée dans la cité alors qu’elle devrait être un des leviers de l’épanouissement intellectuel du citoyen élargir son bonheur… La prochaine séance sera axée sur la pensée d’Epicure pour une passionnante joute oratoire durant laquelle l’assistance franchira une étape de rupture nette avec le trio Socrate, Platon, Aristote… Espérons une assistance nombreuse pour Abdelmadjid Belmezouar, l’aventure spirituelle ne fait que commencer et  «Ses samedis de la philosophie» deviennent assurément un rendez-vous nécessaire au développement de l’esprit et de la pensée.