Le trafic d’armes en Algérie : l’enquête du journal les échos.
Les éléments de la gendarmerie nationale ont saisi, il y a à peine quelques jours, des jumelles pour snipper, des silencieux, des Simonov mais également 22.500 projectiles de différents calibres au parc d’attraction de Ben-Aknoun. Toutes ces armes de guerre ont été saisies dans deux locaux commerciaux, elles sont très sophistiquées et destinées à être utilisées en milieu urbain, de fil en aiguille, les gendarmes ont remonté la filière et 8 personnes accusées dans cette affaire de trafic d’armes ont été présentées au parquet de Bir Mourad Rais qui a ordonné leur placement sous mandat de dépôt et leur détention à la prison d’El Harrache.
En fait il s’agissait de réseaux de trafic d’armes, l’un sévissait à partir de la Tunisie et transitait par les wilayas de Tébessa et Bir EL Aater acheminant ces armes jusqu’à Alger, l’autre sévissait à partir de la France et acheminait les armes vers la capitale, enfin l’arsenal de guerre transitait par l’aéroport Houari Boumediene selon ces mêmes services de sécurité, les armes dont des fusils d’assaut parmi lesquels des Simonov étaient démontés pour être acheminés par pièces, c’est le cas des crosses pliantes, pour rappel le groupement de gendarmerie de Mostaganem a démantelé en mai dernier, un réseau de trafic d’armes , 22 armes à feu dont 16 pistolets automatiques ont été saisis, elles provenaient de France et d’Italie et acheminées en Algérie par le port d’Oran.
Le trafic d’armes en Algérie est devenu l’activité principale des gangs criminels au niveau des frontières notamment, ce phénomène est devenu aujourd’hui un marché qui cible une clientèle algérienne, et la demande de ces armes ne cesse de s’accroitre au vu de la criminalité urbaine dans nos villes, il faut dire que la guerre civile en Libye a encouragé les marchands et trafiquants d’armes à fournir les différentes qualités d’armes sous différents calibres et à des bas prix c’est l’exemple d’un pistolet Beretta dont le prix varie entre 8 et 10 millions de centimes avec un chargeur à 10 balles.
Les kalachnikov sont achetées très souvent par les trafiquants de drogue selon les services de sécurité, les pistolets eux sont demandés par les commerçants et hommes d’affaire dans les grandes villes comme Alger, Annaba, Oran et autres, il faut savoir qu’en 2010 les services de sécurité et les éléments de l’ANP ont arrêtés 214 trafiquants d’armes dans les frontières Sud et Est du pays, 10 gangs spécialisés dans le trafic d’armes vers l’Algérie dont certains travaillent pour « el Qaida » , 1500 pièces d’armes et des quantités considérables de munitions ont été saisies .
L’armée Algérienne a renforcé ses patrouilles dans le sud, ses unités sont équipées de systèmes de surveillance puissants et sophistiqués, ils leur permettent de couvrir de vastes régions, ces capacités permettent aux militaires de surveiller une région s’étendant sur plus de 200 km, ces derniers mois les forces de sécurité ont réussi à faire avorter plusieurs opérations de trafic d’armes notamment des roquettes Katioucha, des mitrailleuses et munitions.
Des caches d’armes ont été découvertes tout au long des frontières utilisées par les trafiquants pour y dissimuler leurs matériels de contrebande en attendant d’être acheminés vers les différentes villes du pays.
Ceci dit, l’état à travers tous ses services de sécurité est plus que jamais interpelé afin de mettre en œuvre une politique efficace de lutte contre tous les crimes organisés et particulièrement celui des armes qui sont d’ailleurs tous d’une gravité extrême, le tout assorti d’un arsenal juridique à la hauteur du danger qui guette la nation, car la sécurité des personnes et des biens est le pilier central d’un état, et pour laquelle on ne doit nullement lésiner sur les moyens pour la faire épanouir.
Fouad. H