Quant à l’Algérie après un siècle et demi d’occupation d’infectes colonisateurs qui se sont partagés le gâteau des plaines , du Sahara et des montagnes , après que ses enfants se soient levés pour chasser cette « tache noire » de l’histoire de France , après avoir obtenu de haute lutte la liberté d’être et de vivre , qu’est-ce qu’un demi siècle de construction d’un état indépendant qui au lendemain de l’indépendance s’est retrouvé à zéro rebâtir la personnalité algérienne dévalorisée en sous-homme . Bernard Henry Levi le sait, l’histoire recommence toujours mais toujours pour le cas de notre pays, le seul printemps durable et digne de fierté est celui du 1er novembre 1954 bizarrement sous emprisonnement de ceux qui se prétendaient les plus démocrates de la planète. Par contre monsieur BHL, si vous me dites que construire nos pays la main dans la main, avec plus de lisibilité dans les intentions, chacun respectant l’intérêt et la souveraineté, de concourir à développer le concept de démocratie positive, cela bien sûr s’appelle une relation d’amitié, mais penser recoloniser par ces mêmes concepts généreux printaniers , il n’est même pas utile ni d’en parler ni de l’écrire. Philosophe, vous en avez assez déjà fait. Chez nous et tous les héros de la révolution l’ont prouvé, « chaque brin de cette terre a coûté la vie d’un algérien et d’une algérienne, allez balayer à votre porte. Votre démocratie et vos droits de l’homme vous auriez dû les appliquer pendant les 132 ans de colonisation et votre cocorico est bien aphone.En Algérie chaque période qui vient, on gagne en démocratie avec ses hauts et ses bas, tant bien que mal tentant de réparer le mal colonial, n’en déplaise aux jeteurs de sort. Voilà nous les algériens, de quel enfer où on est sorti, monsieur BHL, et pour cela lisez cette citation de Frantz Fanon “un pays colonial est un pays raciste […] il n’est pas possible d’asservir des hommes sans logiquement les inférioriser de part en part. » Alors depuis 50 ans on ne faisait que se battre contre les séquelles et les sévices que nous a légué le plus inique des systèmes, alors prière de ne pas nous donnez pas leçons …Dire que l’Algérie doit changer, la jeunesse d’aujourd’hui le clame haut et fort, et ce n’est que justice d’aboutir à un Algérie du droit sans votre consentement. Votre rêve est comme celui de Bismarck comme disait Rimbaud qui finit ainsi «Eh bien ! Mon cher, quand, pour partager la choucroute royale, vous rentrerez au palais […] avec des cris de… dame […] dans l’histoire, vous porterez éternellement ce nez carbonisé entre vos yeux stupides !…Voilà ! Ne fallait pas rêvasser ! » Cher philosophe , oublier votre « complexe Malraux » , et laissez le peuple algérien avec ses quatre saisons..
Par Ahmed Mehaoudi.