Cependant ,Le 10 Décembre1837 , le moment venu , une caravane composée d’une centaine de personnes à sa tête son chef Si Kaddour Berrouila qui conduisit le convoi des principaux personnages les Ouled Sidi M’Barek qui accompagnèrent Omar Ould Raouch à Médéa ,alors qu’il éspérait être accompagné de son viel ami si Lantseri jusqu’à l’émir Abdelkader .
Malgré lui Omar se sentait seul privé de toute affection, sans aucun appui seul avec son homme de confiance son serviteur Ahmed qui était de la maison chargé de faire parvenir toutes les correspondances à son maitre Sidi Omar fils du pacha.
Ne jugeant pas la prudence de lui avoir adressé la parole ,de crainte de le compromettre devant les assistants d’être reconnu puis s’approcha de Sidi Youcef et lui chuchota quelques mots et quitta le lieu Omar raouch pris par la peur, interrogea son accompagnateur qui lui fit signe de le suivre l’informant qu’il sont invités à prendre le Shour chez le kaid qui était l’ami de son père , une fois arrivés ils étaient reçus par cette personne au même pavillon où Roches était déjà descendu en 1836.
Omar Raouch connaissait parfaitement le kaid Ahmed pour lui c’était un fervent musulman maitrisant l’arabe et le français, mais il était l’ennemi des arabes comme tous les turks.
Enfin venu le jour du 16 décembre 1837 Sidi Mohamed Ben Ali Ould Si Mbarek le khalifa de Meliana qui chargea Berrouila d’accompagner Omar Raouch qui lui a donné l’hospitalité d’être conduit par les chaouchs jusqu’à l’immense tente d’où un passage fut ouvert à ce dernier devant une foule épaisse en obstrue , le voici devant l’entrée et c’est à cet instant même qu’il ne croyait pas à ses yeux de voir au fond de la tente l’émir Abdelkader .
Pris de panique Omar Raouch avança lentement vers l’émir les yeux baissés, s’agenouilla en lui saisissant la main pour la baiser ainsi fut l’usage : après cette formalité qui le répugnait d’autant plus un premier acte de soumission vis-à-vis d’un musulman .Omar crus rêver quand il vit les beaux yeux du grand homme se fixer sur lui ,bordés de grands cils noirs, brillants . Un regard rempli d’éclat et de douceur lui faisant signe de s’accroupir devant lui .il l’observait avec attention. Son teint blanc qui avait une pâleur mate, le front large élevé. Des sourcils noirs, fins bien arqués qui surmontaient ses grands yeux blues qui l’ont fasciné, il remarqua même son nez qui le voyait fin légèrement aquilin et ses lèvres minces sans être pincés, sa barbe noire et soyeuse encadre légèrement l’ovale de sa figure expressive, un petit ouchem entre les deux sourcils fait ressortir la pureté de son front. Sa main petite remarquablement blanche.
Quelques tours d’une petite corde en poil de chameau fixent autour de sa tête un haik de laine fine et blanche, une chemise en coton et par-dessus une autre chemise en laine de même couleur du haik il portait un burnous blanc recouvert d’un autre brun .Sa bouche prononçait tout le temps des paroles consacrés à ce genre de Edikr allah. Un mélange d’énergie guerrière et d’ascétisme répand sur sa physionomie un charme indéfinissable.
« Sois le bienvenu », lui dit-il car tout bon musulman doit se réjouir de voir augmenter le nombre de vrais croyants. Omar fut surpris par la voix saccadée, pour ainsi dire sépulcrale. Il conserve l’accent en employant l’idiome des provinces de l’Ouest. Après que l’émir eut un long entretien il conclue à Léon roches alias Omar : « La religion n’admet pas de semblables subtilités, c’est un crime de cohabiter avec les chrétiens ». d’autres questions lui ont été posées sur ses antécédents, sur sa famille , surtout sur son père qui était à Alger. Sur la religion il parut satisfait de ses réponses. puis Omar fut vivement recommandé au Khalifa de Miliana Ould Sidi M’Barek ,lui faisant signe qu’il pouvait se retirer .
Léon Roches serait il un déserteur de la France ou un Omar espion ?
Mémoires dix ans à travers l’islam.
O.Abbas