Le Ministre de l’éducation nationale révèle: l’administration bloque et traîne le pas, les enseignants doivent être formés.
C’est avec ces termes lourds de sens que le premier responsable du secteur de l’éducation nationale, Abdellatif Baba Ahmed, a voulu aller au fond du sujet d’un secteur névralgique et stratégique tant décrié pour son niveau faible lors d’une interview accordée ce matin à la chaîne 3 de la radio nationale.
Le Ministre a eu le mérite de dire tout haut ce que tout le monde depuis des années, pensait tout bas, le secteur est malade, il est décrié non seulement par les parents d’élèves, et les élèves eux-mêmes mais aussi par certains enseignants, cette situation a permis la décision urgente d’entamer un bilan d’étape pour recenser les points forts mais surtout les points faibles afin d’y remédier.
Il annoncera pour début janvier 2013, la création de trois organes extérieurs au ministère dotés de larges prérogatives d’évaluation, d’estimation et de proposition à savoir:
1- conseil national des programmes.
2- conseil national de l’éducation et de la formation.
3- un observatoire.
Le ministre fera savoir qu’une commission ad hoc sera créée début 2013, pour évaluer les réformes engagées depuis 2003, afin d’établir en premier lieu un bilan de ces 9 années.
En ce qui concerne la qualité de l’enseignement, que tout le monde aujourd’hui s’accorde à dire qu’elle est médiocre, le ministre confirme ce constat et dira » si on veut améliorer la qualité de l’enseignement, on devrait revenir pour mieux renforcer la formation des formateurs, afin qu’ils puissent améliorer leur niveau et par la même se mettre au diapason des nouvelles méthodes pédagogiques, choses qui se font pas actuellement par manque d’organisation de la part de l’administration ».
Le ministre n’aménagera en aucun cas l’administration de son secteur qu’il qualifie d’un peu vieillissante, rigide et qui traîne le pas bloquant ainsi la mise en application des nouvelles réformes telles l’informatisation du secteur qui malgré décidée, son matériel tarde à être livré.
Le ministre dira en substance que la surcharge des classes est en grande partie due aux retards enregistrés dans la réalisation des infrastructures éducatives à travers le territoire national, et dès qu’elles seront réceptionnées, le nombre d’élèves par classe sera raisonnable dès la prochaine rentrée scolaire.
Il déplore cependant le manque de management dans son secteur qui malgré les moyens financiers existants, continue à enregistrer des insuffisantes criardes ici et là, néanmoins afin d’éviter la déperdition des langues étrangères telles le français, l’anglais, l’espagnole et l’allemand, le ministre confirme le recours aux retraités comme seul moyen palliatif, en attendant la formation par l’université de tels enseignants .
Pour les recrutements il dira que les 16.000 nouveaux bénéficiaires du dernier concours devront passer par un stage de formation avant de rejoindre leur poste respectif, et que son ministère ne recrutera dans le futur que des candidats ayant un niveau universitaire requis égal ou supérieur à un Bac + 3.
Pour ce qui est du sujet à polémique, à savoir la surcharge des programmes, le ministre envisage après consultation des spécialistes en la matière soit d’alléger certains programmes, soit carrément les revoir ou bien leurs apporter des correctifs, en attendant l’entrée en fonction du conseil national des programmes.
Fouad. H.