10 novembre 2024

Le lac de Sidi Mohamed Benali entre préservation et tergiversation.

En panne d’espaces verts puisque le ratio par habitant est l’un des plus bas en Algérie, la ville de Sidi Bel Abbes ne dispose que d’un lac ; un site pré-naturel qui fait la joie des familles pour leur détente. Malheureusement ce site devant être un havre de paix pour les familles citadines à la recherche de quiétude est devenu un espace totalement pollué par les véhicules, par les barbecues, les déchets et des personnes qui s‘adonnent à la boisson et aux
mauvaises mœurs.
En dépit des études très approximatives et incohérentes quand à l’avenir du site s’étant traduites par des réalisations dont le taux d’échec est élevé. A trop vouloir bien imaginer l’aménagement de ce site, il a été totalement détourné et détruit en ignorant les principes de la restauration d’un espace. L’imagination des concepteurs d’aménagements a atteint son comble en proposant un parc citadin, un théâtre de verdure, un karting, des terrains de jeux, des jeux aquatiques, un musée de l’environnement, un parc animalier, un parcours pédestre et même une plage.
Il faut se rendre à l’évidence et accepter que le site de Sidi Mohamed Benali n’est ni un réservoir naturel, ni une zone humide, ni un lac mais tout simplement un réservoir de décantation qu’il faut préserver par une réhabilitation hydrique et écologique. La surface hydrique du site dépasse les 20 hectares sur une superficie totale de plus de 50 hectares et n’est plus alimenté en eau  depuis plus de 5 ans et son dessèchement menace sa pérennité. Depuis des années le réservoir d’eau n’est plus alimenté par les deux canaux réalisés à cet effet par le détournement des eaux de l’oued Mekerra quand il pleut. La cause de cette erreur fondamentale et dangereuse réside dans la destruction de ces canaux par des entreprises sans remettre en état cet équipement. Il y a eu même des déversements de gravats et de
détritus nécessitant un curage en et une réhabilitation en urgence pour sauver cet écosystème.
1- Identification des 10 contraintes majeures source de dégradation du site
1. Stationnement des véhicules aux abords du plan d’eau et dans la végétation
2. Rejets de déchets issus de pique-nique et de feux de bois pour préparer des repas
3. Prolifération de vendeurs d’aliments et de boissons sans autorisation
4. Terrain de conduite pour des jeunes se préparant à l’examen du permis de conduire
5. Lavage et nettoyage de véhicules et de motos bruyantes faisant des rallyes et du
bruit
6. Prédominance du bétonnage dans un espace sensé être naturel
7. Mauvaise réalimentation en eau du lac
8. Perturbation des habitats de la faune et de la flore
9. Absence d’aération et de renouvellement des eaux
10. Forte attractivité et absence de surveillance et entretien
Face à cette situation évaluée de catastrophique par certains spécialistes et universitaires
lors de la journée de sensibilisation organisée par l’Association jeunesse Volontaire le 27
septembre 2018 ; il y a lieu de réagir rapidement pour sauver ce site exceptionnel.
2- Propositions d’aménagement durable du site
2.1- Actions prioritaires au nombre de 8 :
Des actions urgentes indispensables pour la restauration du site s’imposent et constituent une assurance pour la réussite des actions d’aménagement et de réhabilitation
1. Réhabilitation de la clôture existante autour du site;
2. Aménagement de deux parkings 450 Véhicules;
3. Rétablir l’alimentation périodique en eau du site
4. Interdire l’accès aux véhicules et des motos et mobylettes à l’intérieur du site
5. Interdire toute action de nourriture en dehors des espaces réservés
6. Réalisation d’un poste de contrôle des entrées
7. Mettre en place une structure de gestion
8. Réalisation des commodités : toilettes, cafeteria, restaurant
2.2- Opérations d’aménagement au nombre de 10
1. Installation de haies de délimitation des espaces
2. Réalisation de toilettes publiques avec fosses septiques
3. Interdire tout goudron, asphalte et carreaux de ciment ;
4. Aménagement d’aires de pique-nique hors des sites
5. Aménagement des sentiers de découverte;
6. Protéger la zone écologique intégrale
7. Compléter l’arboretum
8. Augmentation de la verdure par des espèces feuillues adaptées à l’humidité
9. Électrification en énergie solaire
10. Implantation d’un mobilier spécifique aux espaces aménagés
2.3- Espèces hydrophiles à planter
Genre et espèce Nom français Quantité Total
Tamarix gallica Tamarix 50 350
Populus alba Peuplier blanc 50
Populus nigra Peuplier noir 50
Salix purpea Saule pleureur 50
Sambucus canadiensis Sureau 50
Betula pendula Bouleau 50
Cornus alba Cornouiller 50
2.4- Espèces pour l’arboretum
Genre et espèce Nom français Quantité Total
Pinus pinaster Pin maritime 30 300
Pinus pinea Pin pignon 50
Quercus faginea Chêne afares 50
Quercus ilex Chêne vert 50
Ulmus campestris Orme champêtre 50
Sophora japonica Sophora du Japon 05
Melia azederach Mélia 05
Acacia dealbata Acacia 05
Cedrus atlantica Cèdre de l’Atlas 05
Fagus sylvatica Hêtre 10
Taxus baccata If 10
Robinia pseudoacacia Robinier faux acacia 05
Fraxinus oxypylla Frêne oxyphyle 05
Alnus glutinosa Aulne glutineux 10
Acer negrundo Erable 10
Les citoyens belabbessiens jaloux de ce site espèrent que les autorités en charge de ce site optent pour une réhabilitation de ce site assez particulier dans la région et pouvant attirer des visiteurs

Par K. Benabdeli

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