Aujourd’hui seuls les bons souvenirs d’une époque révolue font adoucir le gout amer d’une situation chaotique dans laquelle survie ce qui reste de cet ex dinosaure en aéronautique, les pistes sont dans un état de délabrement très avancé, celle plus petite est complètement défoncée et labourée, les aérogares sont dans un état de ruine avéré, l’assiette foncière dépiécée d’une dizaine d’hectares, la tour de contrôle phagocytée par l’unité de l’armée de terre, le périmètre n’est plus sécurisé par une clôture, pis encore des constructions illicites servant de ferme agricole se sont implantées au bas de la grande piste d’atterrissage, d’autres en cours de construction avec l’aval de la DUC dans l’axe de la piste communément connu de trouée d’envol, de quoi faire dire à son président Monsieur Sahraoui Habib, ex pilote de ligne en retraite, que les choses sont arrivées à un stade qui ne peut être qualifié que de chaotique.
Convié à nous donner des éclaircissements sur cette situation, notre interlocuteur dira que les portes de l’aviation commencent dans les aéroclubs, c’est dire que les meilleurs pilotes au niveau d’air Algérie c’est des gens qui sont sortis des aéroclubs, et ils sont nombreux a faire aussi le bonheur d’autres compagnies de par le monde.
Il ajoutera « que l’aviation est dans le club, et que ce club de Sidi-Bel-Abbés est très bien connu depuis 1931, date où les colons avaient déjà 12 avions tous civils, mais on tient à ce que ca soit une école pour former les jeunes qui au lieu d’errer oisivement dans la rue, ils pourront accéder à cet espace et avoir une formation des plus prometteuse. On peut dispenser des stages de packomoteur (un parachute avec moteur) on a déjà des étudiants de l’université Djillali liabes, on a dispensé également une formation pour des jeunes en para-moteur, parapente et l’aerodillisme, et malgré l’absence d’avions, ils ont pu confectionner leur modèle de petits avions et on a des génies dans ce domaine là».
Questionné sur les moyens financiers disponibles pour faire tourner ce début timide, Monsieur Sahraoui dira en substance : «le fonctionnement de ce site et le financement de la rénovation du foyer ont été possibles grâce aux petites subventions de l’APC, aujourd’hui nous avons des gens que nous connaissons au ministère du transport, à la direction de la gestion des aéroports, le PAPC et le wali sont également disposés à nous aider et à nous accompagner pour relancer l’aéroclub et voir les belabbesiens voler dans leur ciel comme jadis ».
Cependant Monsieur Sahraoui Habib a tenu à dénoncer fermement les constructions autorisées par la DUC sans prendre en compte l’existence d’un aérodrome à proximité et qui se font dans l’axe de la piste communément connu chez les aviateurs de trouée d’envol, des deux cotés de la station d’essence de souasse, mais le comble dans cette blague de mauvais gout est que le jour où on aura acquis l’autorisation de faire voler des avions, les autorités locales seront dans l’obligation de tout faire démolir.
Pour bien finir notre interview, Monsieur Sahraoui dira « maintenant qu’à la tète du ministère du transport il y a un enfant de la ville de Sidi-Bel-Abbès, en la personne du Ministre Tou Amar, il serait plus judicieux que la société civile se mobilise d’avantage et pourquoi pas lancer une pétition pour faire renaitre l’aéroclub de ses cendres comme un phœnix, car si notre aéroclub démarre ceci va impulser une nouvelle dynamique à l’échelle nationale.
Fouad. H