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La voix de l’Oranie nous Quitte, son rêve persiste .

 

La Voix de l’Oranie vient de boucler ces derniers jours de novembre la dix-septième année de son existence… Un cruel pied-de-nez du destin a voulu que la date anniversaire de sa création soit aussi celle de sa disparition du champ médiatique national… Deux ou trois jours d’intervalle entre les deux dates que le collectif du journal a vécus dans la tristesse et la douleur…

Avant de se rendre finalement à l’évidence de la situation : La Voix de l’Oranie tire, aujourd’hui jeudi 1er décembre 2016, son 5.178ème numéro. Le dernier d’une série depuis ce fameux «numéro zéro» de fin novembre 1999, ô combien porteur de charge symbolique» pour le premier groupe fondateur, «des électrons libres réunis autour de valeurs communes de générosité et d’humanité et une folle mais lucide passion pour ce merveilleux métier qu’est le journalisme». Pour paraphraser de mémoire un auteur. Ce qui n’était au début qu’«une idée fugitive, puis un rêve persistant, est devenu un projet possible».

Et le journal fut ! Dix-sept ans sont passés depuis. Pour les quelques professionnels qui sont restés, pendant toute cette période, fidèles au journal, l’heure n’ est pas seulement à la balance chiffrée des «pertes et profits» même si elle se révèle en définitive, du moins pour certains, des plus désastreuses au double plan individuel et social. Il serait injuste de nier cette autre évidence, non chiffrée celle-là, à savoir que malgré tous les aléas qu’elle a du subir ces dernières années, «La Voix de l’Oranie» n’en reste pas moins une expérience journalistique et humaine des plus enrichissante pour le plus grand nombre. D’abord au plan professionnel, en ce sens que notre journal ne s’est jamais départi de la ligne qu’il s’est tracée dès le premier jour et s’imposait sur la champ de presse comme un titre «stable et sérieux» dont la qualité première reste le rapport responsable qu’entretiennent ses journalistes avec les évènements, les hommes et les idées qui font la matière première de notre métier. La Voix de l’Oranie, a fait montre d’une attitude ferme dans la gestion de l’information. L’agressivité méchante et gratuite n’a jamais été un argument de vente pour le directeur et fondateur de la publication… Seuls importaient aux yeux du collectif, journalistes et responsables réunis, les faits restitués de la manière la plus objective

qui soit au risque de déplaire aux annonceurs habituels ou potentiels. Le subtil rubriquage  élaboré pour ce faire s’est révélé en l’espèce comme un modèle du genre pour un organe de la presse écrite régionale qui faisait de la proximité sa raison d’être et de paraître. «Voix des sans-voix» jusqu’au niveau le plus fin de l’information hyper locale la plus diversifiée, et ce qu’elle soit à caractère politique, économique, social, culturel, sportif et autres, «La Voix de l’Oranie »n’a pas manqué ainsi d’apporter une nouvelle plus-value dans le traitement de l’actualité et dans l’analyse. En plus de cette couverture supposée classique pour les journaux traditionnels, le journal n’a pas hésité également à marquer sa différence en ouvrant larges ses colonnes à différents intervenants –

chercheurs, spécialistes, et autres personnalités – qui ont pu exprimer leurs libres opinions sur les dossiers thématiques les plus divers sur le passé, le présent et l’avenir de notre région ou de notre pays. Sur le plan humain, dans notre rapport avec le terrain et le desk du journal, il serait malhonnête de ne pas reconnaître que l’expérience au sein de VO fut essentiellement faite de rencontres enrichissantes, généreuses, constructives… Et surtout empreintes de grande compréhension et de respect mutuel. C’est cette donnée non négociable qui ne figure dans aucun «solde de tout compte» qui fait toute la différence entre les hommes quand le moment de la séparation arrive. C’est pour dire que ce jeudi 1er décembre 2016, si la Voix de l’Oranie est appelée aujourd’hui

à quitter le paysage médiatique, le rêve persiste encore pour les lecteurs et ou journalistes que nous sommes. «C’est toujours avec les utopies de la veille que se préparent les vérités du lendemain» écrit le romancier, poète et essayiste Gabriel Audisio. C’est aussi notre intime conviction.

 

 PAR MIR MOHAMED.

 

Vibrant hommage à Notre ami, confrère,  MIR Mohamed.

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