10 novembre 2024

La romancière et cinéaste algérienne Assia Djebar tire sa révérence

La romancière et cinéaste algérienne, Assia Djebbar, s’est éteinte vendredi à l’âge de 79 ans dans un hôpital à Paris, a annoncé samedi la chaîne 3 de la radio nationale.  La défunte sera enterrée, selon ses vœux, dans son village natal de Cherchell (Tipaza), à l’ouest d’Alger, la semaine  prochaine.

Née le 30 juin 1936, Assia Djebar, de son vrai nom Fatima Zohra Imalyène, a professé l’écriture depuis cinquante ans. Elle a commencé sa carrière littéraire en 1957 avec « La Soif », suivi en 1958 de l’ouvrage « Les Impatients ».

Connue pour son engagement en faveur des droits de la femme, Assia Djebar, était considérée comme l’une des auteurs les plus célèbres du Maghreb.

Assia Djebar a enseigné à Alger, puis à Paris et aux Etats-Unis. Elle a reçu de nombreux prix et distinctions durant sa carrière. Sa mort survient, pour rappel, trois ans après avoir été pressentie pour la troisième fois au prix Nobel de littérature

            Biographie

L’Algérienne Assia Djebar comptait parmi les figures phares de la littérature maghrébine d’expression française, auteur prolifique qui prônait l’émancipation des femmes et le dialogue des cultures.

Née à Cherchell (100 km à l’ouest d’Alger) dans une famille  aisée, Fatima Zohra Imalayène publie son premier  roman « La soif » en 1957. Comme nom de plume, elle choisit Assia (« la  consolation ») Djebar (« l’intransigeance »).

Première femme musulmane admise à l’Ecole normale supérieure de Paris (1955), après des études au lycée Fénelon à Paris.

Fille d’un instituteur, elle prend très jeune le  parti de l’indépendance mais  décide d’écrire en langue française et enchaîne des inédits tels « Les impatients » (1958), « Les enfants  du nouveau monde » (1962), « Les alouettes naïves » (1967).

De 1962 à 1965, elle enseigne l’Histoire à l’université d’Alger où elle  retourne en 1974 pour enseigner la littérature française et le cinéma.

Après notamment « Femmes d’Alger dans leur appartement » (1980), « L’amour, la  fantasia » (1985), « Ombre sultane » (1987), elle fait parler les grandes figures  féminines proches du Prophète (QSSL) dans « Loin de Médine » (1991).

Après la mort de son père en 1995, Assia, qui a toujours vécu entre la  France et l’Algérie, accepte la direction du Centre d’études françaises et francophones de Bâton Rouge (Louisiane/USA).

Elle poursuit son oeuvre, riche d’une vingtaine de romans traduits en  autant de langues, sur le sort des femmes et des intellectuels dans l’Algérie durant la décennie 1990.

Suivent entre autres « Le Blanc de l’Algérie » (1996), « Oran, langue morte » (1997, Prix Marguerite Yourcenar à Boston), « Ces voix qui m’assiègent (1999), « La Femme sans sépulture » (2002).

Après « La Disparition de la langue française » (2003), elle publie un récit  autobiographique, « Nulle part dans la maison de mon père » (2007).

Assia Djebar, qui a aussi enseigné la littérature française à la New York University, était également réalisatrice de films, « La Nouba des femmes du mont  Chenoua » (prix de la critique internationale à Venise en 1979) et « La Zerda ou  les chants de l’oubli » (prix du meilleur film historique au Festival de Berlin, 1983).

Après un premier mariage (1968-1975), avec l’écrivain Walid Carn  (pseudonyme d’Ould-Rouis Ahmed), elle a épousé le poète Malek Alloula, en 1981. 

Assia Djebar est aussi la première personnalité du Maghreb élue à l’Académie française (16 juin 2005), après l’avoir été à l’Académie royale de Belgique, en 1999. Ses œuvres littéraires sont traduites en 23 langues.

 

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