La poterie renaît de ses cendres à Bider, un village artisanal sera réalisé sur la cote Ouest de la méditerranée.
Depuis la nuit des temps, la région de M’sirda Fouaga et particulièrement celle du village de Bider, une bourgade relevant de la commune d’Arbouz et de la daïra de Marsa-Ben-M’hidi, communément connue sous le nom de Port-Say, est réputée pour son savoir-faire artisanal en matière de poterie, qu’elle soit à usage de décor ou à usage d’ustensiles de cuisine, les produits fabriqués dans les maisons traditionnelles de ce petit village pittoresque qui est situé à 2 km d’une plage paradisiaque portant son nom d’ailleurs, se font à l’aide d’une argile d’excellente qualité et cuits dans des fours traditionnels fonctionnant au seul bois ramassé à l’orée d’une foret dense côtoyant les rives Ouest de la mer méditerranée à 7 km de la frontière Algéro-marocaine, ces produits artisanaux étaient connus à l’échelle nationale y compris dans les pays européens de l’hexagone, essentiellement fabriqués par une main d’œuvre féminine, cette poterie était qualifiée de très bonne qualité de l’avis de toutes celles et de tous ceux qui faisaient le déplacement de contrées lointaines pour venir se faire livrer une commande déjà faite ou tout simplement acheter pour leurs propres commerces ou domiciles.
Durant les années 80, les dures conditions de vie des habitants de cette localité, ont fait qu’une grande partie de la main d’œuvre spécialisée dans le domaine de la fabrication de la poterie artisanale ont fuit la région pour aller s’installer sous d’autres cieux plus cléments, pour ce qui est de leurs progénitures, travailler dans la poterie est synonyme de misère, ils ont opté pour d’autres métiers plus rentables au moment où d’autres se sont jetés carrément dans des commerces illicites ou dans la contrebande de carburants, seules quelques familles continuent, tant bien que mal, leur chemin sur les traces de leurs ancêtres, aujourd’hui lors d’une virée aux escapades de mon enfance, le constat est amer, le village semble inerte, les tables de fortune sur lesquelles jadis étaient exposés les produits de toute une région ont disparus du paysage d’un village dont le nom est de renommé internationale…triste et monotone, le décor lui manquait le bleu du ciel et de la mer qui l’entouraient et pourtant il a tout pour réussir.
De retour chez des amis à Marsa-Ben-M’hidi (ex Port-Say), j’ai eu l’agréable surprise d’apprendre qu’il semblerait qu’une note d’espoir serait jouée par le ministère du tourisme et de l’artisanat pour fausser la dièse du village de la poterie par excellence, une information qu’il ne fallait sous aucun prétexte ignorer, c’est la raison pour laquelle, nous nous sommes rapprochés des responsables de la daïra pour s’enquérir de la véracité de l’information, le Monsieur en charge du dossier nous a confirmé la nouvelle et a bien volontiers eu l’amabilité de nous fournir quelques détails que nous vous publions avec la plus grande joie.
La localité de Bider à bel est bien bénéficié d’un projet de réalisation d’un village d’artisanat pour faire renaitre et pour faire promouvoir la fabrication de poterie de terroir, l’assiette foncière a été choisie en commun accord avec le président de l’assemblée communale, et les procédures administratives sont en cours de finalisation afin de passer à l’étape suivante celle de lancer la réalisation du projet.
Le projet en question sera financé par le fond national de promotion et de développement de l’artisanat sous l’égide du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, il prévoit la création de 25 ateliers équipés d’outils et de moyens de production, un musée d’exposition d’ustensiles de poterie « made in Bider », une aire d’exposition et de commercialisation de tous les produits artisanaux. Ce projet vise donc, à protéger la fabrication de la poterie traditionnelle, sa promotion, l’amélioration de sa qualité, la formation, la réhabilitation des artisans et rehausser le standard de la confection de la poterie de Bider aux conditions et normes sanitaires. Pour cela, un atelier technique œuvre à la conception d’une estampille pour distinguer la poterie de Bider à l’échelle nationale et internationale, tout un plan de travail qui va, sans aucun doute, souffler une nouvelle dynamique dans toute une région qui a fait la gloire de la poterie nationale, et va contribuer à relancer le développement durable dans cette partie de l’arrière pays, en créant suffisamment d’opportunités d’embauche, des emplois directs et indirects qui viendront s’ajouter aux emplois saisonniers occasionnés à chaque période estivale.
Fouad. H