La Fondation Émir Abdelkader section de Sidi-Bel-Abbès, commémore le 11-12-1960
K.Benkhlouf
La fondation Emir Abdelkader, Section de Sidi bel abbès à organisé le 11-12-2012, une conférence-débat, à la bibliothèque « El Kebati », animée par Mr Zaidi Azzedine, sous le thème « Manifestations du 11 Décembre 1960, ses raisons et ses retombées » et ce, dans le cadre de la commémoration de cette date, qui constitue un tournant décisif dans l’histoire de la guerre de Libération nationale. Cet évènement historique eut lieu, en présence de nombreux Anciens Moudjahid, Historiens et des représentants du conseil scientifique universitaire.
Dans son allocution d’ouverture, le président de la conférence a tenu à préciser que cette rencontre s’inscrivait dans une démarche en droite ligne avec les principes du 1er Novembre 1954, et un «tournant historique» pour l’Algérie en confirmant la crédibilité du FLN et de l’ALN comme uniques «représentants» légitimes du peuple algérien. Il ajoutait, que le 11 décembre 1960 a été une halte importante dans le long parcours du peuple algérien, pour décrocher son indépendance…Il ne manquera pas de souligner que le 11 Novembre a été décisif puisqu’il a déjoué toutes les manœuvres, et les plans du colonialisme français et a accéléré le processus d’indépendance, mais aussi l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies, en décembre 1960 de la « résolution relative au droit des peuples à l’autodétermination ».
En abordant, l’important volet des évènements du 11 décembre 1960, le conférencier, soulignera que le peuple algérien a été dépossédé de sa richesse et de sa personnalité, mais sa détermination à recouvrir sa souveraineté nationale, a fait « démolir la IVe République Française qui n’arrivait pas, en dépit de tous ses moyens, à venir à bout de la résistance algérienne ». « En effet », ajoutait le conférencier, « l’explosion populaire, spontanée à ses débuts, avant qu’elle ne soit encadrée par le FLN, a aussi contribué au sauvetage de la Révolution, asphyxiée par la politique du général de Gaulle, prônant d’un côté la «paix des braves» et de l’autre l’intensification des grandes opérations militaires dans les maquis ».
La tentative De Gaulle de fonder la Ve République, fut appuyé par le général Challe et quelque dizaine de milliers de soldats toutes armes confondue, venus détruire, les quelques compagnies, en activité du FLN (série de grandes opérations menées par l’armée française de 1959 à 1961). Mr Zaidi Azzedine, rappelait que la venue de, De Gaulle, en Algérie pour lancer « Algérie algérienne », une sorte d’autonomie, aura pour toute réaction, la sortie dans la rue des Algériens pour réclamer haut et fort leur indépendance, avec des acclamations pour le GPRA et Ferhat Abbès, dans , l’ensemble des villes , d’Algérie ce 11 décembre 1960.
Cependant, l’armée française, n’ayant pas pris cela de bon gout et très inquiétée, réprimera rapidement les populations et se déchaînera sur l’ensemble des lieux ou les foules tenaient les manifestations. Ce mouvement constitué, par toute la population, enfants, femmes, vieillards fut une très grande démonstration du peuple algérien, refusant la colonisation, une réaction populaire massive, contre les opérations de ratissage militaires, qui s’étendrait aux autres grandes villes du pays. Cela empêchera De Gaulle d’entrer dans les villes et même de provoquer une réunion avec des francophiles algériens, qui leur demanderont pour toute réponse de négocier avec le GPRA…. Les actes d’oppression et les colons qui usaient impunément de violence et procédaient à la liquidation physique des citoyens, faisant fi des lois internationales et des droits civiques.
La fermeté des manifestants a prouvé, que rien ne pouvait venir à bout, des aspirations du peuple algérien à la liberté et l’indépendance. Nous noterons, nous dira le conférencier, que ces manifestations du 11 décembre 1960 étaient un coup dur pour la « stratégie » et les « plans d’invasion » qui visaient, l’anéantissement des forces militaires et morales de la Révolution algérienne afin de liquider l’ALN et le FLN et de briser le moral du peuple.*
Ces évènements, ajoutera Mr Zaidi Azzédine,, pousseront De Gaulle à rentrer en France et organiser un référendum pour l’autodétermination, il se lance en février dans des négociations, avec des émissaires du FLN, Ces négociations dureront une année mais qui se heurteront sur l’entêtement des colons, toutefois, il ne tardera pas à changer sa politique.
Presque deux mois après cette prodigieuse mobilisation des masses algériennes, le 8 février 1961, tombe le verdict du référendum pour l’autodétermination, largement en faveur de l’option d’indépendance portée de bout en bout par un «seul héros, le peuple».