Interview inédite du Président Bouteflika, ce mardi, à l’agence Française IFP.
Quelques jours avant la visite officielle du Président Français, François Hollande, en Algérie, le Président Algérien Abdelaziz Bouteflika a accordé ce mardi une interview à l’agence Française IFP que nous vous proposons à la lecture en exclusivité.
Le président Bouteflika a abordé plusieurs questions telles que celles ayant trait aux relations bilatérales, internationales et celles relatives aux réformes politiques intérieures.
Il dira, aborder le sujet des relations Algéro-Françaises est toujours compliqué et d’une sensibilité extrême, mais il faut le corriger, car le moment est opportun avec l’arrivée de Hollande à la tête de l’Elysée et qui a le mérite au moins de faire oublier les mauvaises conjonctures nécessairement précaires, pourtant rien n’est encore réglé.
Le Président profite de l’occasion qui lui est offerte pour s’adresser au peuple Français et à ses dirigeants pour appeler à l’émergence d’un modèle de coopération dans le bassin méditerranéen, (ce qui sous entend qu’on reste pour l’instant au stade de simples débouchés).
Sachant maintenant que le traité d’amitié n’est pas à l’ordre du jour, et en réponse au nouveau chef de la diplomatie Française venu il y a quelques jours en visite à Alger, et qui avait évoqué un partenariat stratégique, le président Bouteflika voulait être explicite en réclamant un partenariat d’exception pour des raisons historiques, géographiques et d’interdépendance.
Bouteflika s’est montré un peu agacé des lettres restées mortes, il prononce clairement que la France doit s’engager pleinement en accompagnant le développement de notre pays, de même qu’elle doit accepter un transfert de technologie et de formation, car l’Algérie ne peut plus accepter d’être réduite à un simple marché.
Le Président a tenu à avertir que l’Algérie n’a plus de complexe dans le choix de ses partenaires, il n’y a plus de place pour les dogmes ou les a priori dans le domaine économique, c’est désormais la doctrine Algérienne basée sur le pragmatisme, et pour bien illustrer le fond de sa pensée Bouteflika dira en substance » nous sommes preneur du meilleur ».
Pour les réformes politiques engagées jusqu’alors en Algérie, le Président se dit satisfait et se réjouit des acquis démocratiques du pays après une décennie de terrorisme et confirme la prochaine révision constitutionnelle.
Le président Bouteflika dira à l’IFP que l’Algérie se prépare à l’après pétrole grâce notamment aux investissements de base de ces dix dernières années.
Sur le plan international, deux sujets préoccupent le Président à savoir le proche et moyen orient, dans le premier c’est le cas de la Syrie qui nécessite une solution équilibrée basée sur la négociation afin d’arrêter l’effusion de sang, et par la même il réaffirme son soutien à Lakhdar Ibrahimi.
Quant au second cas c’est celui du nucléaire Iranien à propos duquel Bouteflika dira que ce sujet n’est pas une fatalité, néanmoins l’asymétrie constatée au profil d’Israël est à l’origine de cette course effrénée à l’armement dans cette région.
Le Président dira pour le dossier Malien, que cette crise est multidimensionnelle qu’il faut régler par des moyens pacifiques, il se réjouit cependant de l’acceptation universelle de ce risque global car le terrorisme n’a ni nationalité ni région ni religion.
Fouad.H.