Site icon Les Echos De Sidi Bel Abbes

BABA MERZOUG, histoire d’un exil.

baba-merzoug-foto-2-150x150En 1542 un canon unique pour son époque avait été coulé à El Djazaïr dans les fonderies de Dar En Hass prés de la porte Bab El Oued. Ce canon long de sept mètres qui tirait des boulets de 80kg, pouvait atteindre les navires ennemis jusqu’à Tamentefoust. Du XVIè au XVIIIè siècle, il était considéré comme l’arme absolue.
Cette pièce baptisée « Baba Merzoug », (le père chanceux en arabe) était installée lors de l’achèvement de la jetée Kheir Eddine à l’extrémité sur un bordj, qui fut appelé Bordj Amar. Baba Merzoug a pendant prés de deux siècles défendu vaillament El Djazaïr, causant des dégâts énormes aux navires ennemis. Il était craint par tous les chefs d’escadres venus attaquer El Djazaïr « El Mahroussa ». baba merzoug foto 1
En 1830, juste un mois après la prise d’Alger, l’amiral Duperré, commandant de la flotte française désigna Baba Merzoug comme étant le trophée le plus important de la conquète, et le fit embarquer comme prisonnier pour l’exhiber dans sa ville natale Brest dans le Finistère, où il y est depuis. Baba Merzoug se trouve actuellement dans la place du port, debout sur son socle défiant les navires français de l’arsenal de Brest, il est seul, loin de sa ville natale El Djazaïr qu’il a âprement défendue.
Tôt le matin, les nuées marines viennent déposer des gouttelettes de rosée sur son vieux fut vert. Mais est-ce de la rosée ? Certains diront que ce sont des larmes, car Baba Merzoug espère toujours que les siens le libéreront un jour. Qui sait ?
B. Babaci
Écrivain-chercheur en histoire.

Quitter la version mobile